Deux femmes et un jardin – Anne Guglielmetti

 

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Folio – avril 2023 – 160 pages

Interférence – mars 2021 – 80 pages

Quatrième de couverture :
« Je voulais garder l’image que j’avais d’elle : libre, fantasque, ne recevant d’ordre de personne et acceptant d’en payer le prix. »
Après des années à faire des ménages à Paris, Mariette hérite d’une vieille bâtisse en Normandie. Charmée par les lieux, elle y emménage et s’épanouit dans son jardin en friche, à l’écart du monde. Mais l’arrivée de Louise interrompt sa retraite : cette adolescente, en vacances dans la région, cherche un refuge à l’ennui et à la lourdeur familiale. Peu à peu, toutes deux nouent une complicité émerveillée autour du jardin sauvage. Le lien inattendu créé cet été-là bouleversera à jamais l’existence des deux femmes.

Auteure : Anne Guglielmetti, née en , est une écrivaine et une traductrice française. 

Mon avis : (lu en janvier 2024)
J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce court roman.
C’est l’histoire simple d’une rencontre entre Mariette, une femme discrète d’un certain âge, et Louise, une adolescente solitaire. Après des années de ménages à Paris, Mariette décide de s’installer dans la petite maison dont elle vient déshériter dans l’Orne, en Normandie. Louise a 14 ans, elle vient avec son père et sa belle-mère dans ce coin perdu durant les vacances scolaires. Elle s’y ennuie car il n’y a pas d’internet !
C’est en novembre que Mariette découvre sa maison. Après un périple en train, puis en bus et enfin 3 à 4 kilomètres à pieds, Mariette rencontre pour la première fois Louise qui est à vélo et qui lui indiquera son chemin.
Durant les premiers mois, Mariette fait un grand ménage dans son nouveau domicile, explore le grenier. Elle aime regarder le jardin en friche depuis la fenêtre.
Louise viendra traîner autour de chez Mariette aux vacances suivantes et lui prêtera un vélo.
Au printemps, Mariette décide de s’attaquer au jardin et spontanément, avec gants et sécateurs, Louise vient l’aider… Peu à peu une relation d’amitié se noue entre les deux femmes. Elles n’échangent pas beaucoup de mots mais après la journée de travail, elles contemplent ensemble ce jardin qui se transforme au fil des saisons… Beaucoup de poésie et de délicatesse dans ce court roman.

Extrait :
Elle arriva par le train de Paris qui faisait halte en gare de l’Aigle à 12h30 précises. C’était un jeudi de novembre et il pleuvait. Le ciel était uniformément gris et immobile, la pluie fine et continue, l’humidité plus pénétrante que le froid n’était vif.
Les deux ou trois autres voyageurs descendus en même temps qu’elle disparurent aussitôt, ils savaient où ils allaient. Elle aussi savait où elle devait aller, en tout cas le nom de sa destination lui était à présent familier. Elle l’avait tant de fois lu et relu sur ce qu’elle appelait « les papiers ». Et puis le nom de ce hameau n’était pas si difficile à mémoriser.
Elle n’y était revenue que pour se convaincre de sa réalité, et de la réalité d’un acte notarié qui faisait d’elle la propriétaire « d’une bicoque – le mot était du clerc, prononcé avec un sourire condescendant -, sise dans un hameau perdu de la campagne normande… A vous de voir ce que le hasard à concocté ! », avait ajouté cet homme pour qui, apparemment, tout ce qui n’était pas la capitale méritait le qualificatif de « perdu » et auquel sa cliente ne pouvait inspirer que ce ton condescendant.
Elle n’y avait prêté aucune attention. La condescendance, elle connaissait : nuance éphémère dans une indifférence épaisse ou pâle variante d’un apitoiement agacée, elle n’avait jamais entendu que ce ton de voix durant toute son existence, quand une voix daignait s’adresser à elle. Habituée, oui, et par habitude peut-être cuirassée, la moindre inflexion d’intérêt véritable ou de gentillesse l’aurait, au contraire, sans doute prodigieusement embarrassée. Le hasard, en revanche, incarné par quelques feuilles timbrées tenues à deux mains ou, mieux encore, par une grande clé à l’ancienne qui avait pesé dans sa paume et pendait maintenant à son cou au bout d’un ruban, toute chaude de sa propre chaleur emmagasinée sous un pull-over, ce hasard là, qui l’avait dénichée, elle, Mariette Copiel, dans les méandres d’une généalogie dont elle n’aurait jamais imaginé l’existence, l’avait pendant des semaines sidérée.

 

Rencontre blogueuses au Festival Rue des Livres

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Samedi 16 mars, j’étais à Rennes pour le Festival Rue des Livres et surtout la traditionnelle rencontre des blogueurs de l’ouest…
Je retrouve à la gare de Rennes Gambadou et nous prenons le bus pour les Cadets de Bretagne.

En attendant l’arrivée de tous, nous assistons à une première conférence : « Coups de cœurs Rue des livres » avec la présentation et lecture de textes de Gilles Cervera (Les Mourettes) et Louise Sebillet (Hurler contre le vent, Prix du roman non publié 2023).
Géraldine vient nous rejoindre pour la conférence suivante « Les racines de Sophie Tal Men ». 

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Midi, nous retrouvons Antigone, Sylire, Philisine et nous partons ensemble déjeuner et papoter tranquillement, sans oublier Hilde qui nous rejoindra directement à la crêperie.

Retour au Salon avec un petit tour à l’exposition « Voyage au cœur des solitudes » de Lomig puis nous assistons ensemble à la conférence « Immigration, entre récit intime et mémoire collective » très intéressante avec Dorothée Myriam Kellou (Nancy-Kabylie) et Mahir Guven (Rien de personnel).

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Je poursuis avec la conférence « Nos racines paysannes » avec Sylvain Levey (La Fête à venir), Yannick Bigouin (Ce que je leur dois) et Anne Lecourt (Paysannes)

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Nous terminons la journée avec la conférence « Transmettre. Le pouvoir des mots » avec Marc Alexandre Oho Bambe (Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé) et Maggyd Cherfi (La vie de ma mère !)

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Pour terminer, voici mes achats, trois tomes de la série Une Bretagne par les contours, carnet de voyage sur le GR34 (blog de l’auteur), le premier roman de Louise Sebillet (Hurler contre le vent) et
le marque-page du Festival Rue des livres.

Merci à Gambadou pour l’organisation, à Géraldine pour le retour à la gare en voiture.
Merci à toutes pour cette journée bien sympathique et riche en échanges.

Heureux qui comme Explore…. 10 contes – Antoane, Cécile Peltier

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Quatrième de couverture :
Heureux qui comme Explore a fait un beau voyage et puis est retourné, plein d’usage et raison, transmettre l’héritage de ses explorations…
Le héros de cette histoire est un bateau vraiment pas comme les autres. Un jour, loin des sirènes de la compétition, il part à la rencontre d’équipages en quête de solutions pour la planète : réduire les déchets plastiques dans l’océan, plonger pour la science, révéler la biodiversité ou encore étudier les “low-tech” sur les côtes du monde entier…
Plongez dans ces 10 contes pédagogiques et divertissants, qui se lisent à tout âge. Ils parlent de femmes et d’hommes bien réels, engagés vers un futur durable, pour que le monde tourne rond.
Le Fonds Explore a été créé par Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum, et Sophie Jourdain Vercelletto en 2013 à Concarneau. Il soutient et diffuse des solutions pour engager notre société dans un nouveau modèle, plus respectueux de la nature, en mer comme sur terre. Ce livre retrace la quête de ces passionnés et leurs épopées.

Mon avis : (lu en mars 2024)
Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum, et Sophie Jourdain Vercelletto créent, en 2013, Le Fonds Explore à Concarneau. Il a pour but de soutenir et de diffuser des solutions pour devenir plus respectueux de la nature en mer et sur la terre. Ce livre de 10 contes est là pour raconter et rendre-compte au grand public les explorations et les expériences vécues depuis dix années.
Le premier conte évoque la surpêche et la disparition de certaines espèces de poissons si on ne laisse pas au poisson le temps de se reproduire…
Dans les deuxième et troisième contes, c’est la naissance du bateau We Explore, un catamaran construit avec des matériaux biodégradables, la fibre de lin et la course de Roland Jourdain qui va le mener sur le podium de la Route du Rhum en 2022.
Le quatrième conte nous invite à expérimenter le low-tech avec le Nomade des mers et ainsi prendre le temps de regarder l’océan autrement.
Avec le conte suivant nous partons explorer sous la mer… à la rencontre de la goélette Why et de sa station sous-marine Under the Pole dans les mers turquoises de la Polynésie.
Puis nous découvrons l’histoire d’un enfant curieux qui devenu adulte organisa la formidable épopée du bateau Captain Darwin : cinq années autour du monde sur les traces de l’illustre Charles Darwin pour retrouver les espèces observées des siècles auparavant et voir comment elles avaient évolué dans leur environnement.
Puis, c’est le plaidoyer de la méduse, la leçon du sac plastique avec le catamaran laboratoire Plastic Odyssey… Sans oublier pour épilogue, un album photos des explorations et des expériences évoquées dans les 10 contes.
Il y a de la poésie, parfois un peu de surnaturel et beaucoup d’informations et de matières à réflexions sur notre monde qui ne tourne pas toujours bien rond, dans chacun de ses contes.
Merci Babelio et les éditions Locus Solus pour cette jolie découverte qui invite à expérimenter et qui donne des pistes d’espoir pour changer notre façon d’appréhender un futur plus durable !

Pour en savoir plus : Site de We Explore

Extrait :

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Trop humain – Anne Delaflotte Mehdevi

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81YMk4GZo1L._SL1500_ Buchet Chastel – janvier 2024 – 320 pages

Quatrième de couverture :
Le village de Tharcy somnole depuis des lustres. Suzie n’a plus d’âge et tient l’unique café, autrefois hôtel restaurant – Le Bal. Ces derniers temps, cependant, de jeunes néo-ruraux viennent s’installer en communautés dans les fermes alentour. Et monsieur Peck, un ingénieur à la retraite, a quitté Paris pour acheter le presbytère. Il est accompagné d’un incroyable Assistant de Vie Électronique, Tchap, qui va semer le trouble dans tous les esprits.

Autrice : Anne Delaflotte Mehdevi est née en 1967 à Auxerre. Elle grandit près de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Elle suit des études en droit international et diplomatique et pratique le piano et le chant lyrique. De 1993 à 2011, elle vit à Prague où elle apprend et exerce le métier de relieur, parallèlement à son travail d’écrivain. Elle vit aujourd’hui à Manosque. Ses romans ont été traduits en allemand, italien, néerlandais, slovaque…

Mon avis : (lu en janvier 2024)
Au centre du village de Tharcy, il y a une institution, le Café du Bal, le café de Suzie, la vieille femme le tient seule depuis toujours… Malgré son âge avancé, elle sert encore au bar et prépare chaque jour douze repas pour midi. C’est chez elle que se côtoient tout le village, les natifs comme les néoruraux venus s’installer dans les fermes des alentours. Parmi eux, il y a Monsieur Peck, un ingénieur à la retraite, qui a acheté l’ancien presbytère, il est accompagné d’un Assistant de Vie Électronique (AVE) connecté, de son invention, nommé Tchap.
L’arrivée de l’AVE au Café du Bal suscite des interrogations, des moqueries ou de la défiance… Perplexe lors des premières rencontres, Suzie apprécie de plus en plus la présence du robot, il est très poli, il sait se mettre en retrait, il lui propose de faire quelques pas de danse. Lors de longues soirées, Suzie va finir par se confier et lui raconter son histoire familiale et celle du village. Tchap va alors corréler le témoignage de Suzie avec les données informatiques auxquelles il a accès.
J’ai beaucoup aimé ce roman pour la description de ce village où les anciens et les nouveaux arrivants se jaugent… L’arrivée de Tchap invite à la réflexion sur l’Intelligence Artificielle dans notre monde.

Malgré son grand âge, Suzie fait preuve d’ouverture en étant prête à apprendre à connaître Tchap et tous ses mystères électroniques. On oublie souvent que Tchap n’est qu’un robot… Malgré tout, il aura réussi à fissurer la carapace que Suzie, si sensible et attachante, s’était construite autour d’elle pour survivre à un drame survenu dans son enfance…

Merci Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette lecture coup de cœur !

Extrait : (début du livre)
Suzie étend sa lessive dans le jardin qui donne sur la ruelle derrière, distraite par le manège que mènent une pie et un geai perchés sur le sapin bleu. Sur leur branche, là-haut, le geai a beau se grossir, la pie avance. Un peu inquiète, Suzie va s’en mêler, quand elle distingue la voix de monsieur Peck qui vient de tourner au coin, il vient vers elle.
C’est l’heure de sa promenade, l’homme est ponctuel.
Mais avec qui cause-t-il ? Il se promène seul d’habitude. Cela ne peut tout de même pas être avec cet AVE, cet assistant de vie électronique dont la livraison était prévue la veille, la conversation est si fluide, si naturelle… Suzie s’approche de l’endroit où, le mur ayant perdu sa pierre faîtière, elle peut voir. Elle voit. Cette perfection n’est pas humaine. C’est donc que c’est bien lui le fameux Tchap.
Au moment où l’ancêtre pose ses yeux sur lui, Tchap capte le regard de la vieille dame et focalisesur elle ses yeux pers. La surprise de découvrir à quoi ressemble l’humanoïde, doublée de celle d’être découverte par lui, comme une gamine, le doigt dans le pot de confiture, la fait reculer du mur. Suzie, assise sur le banc de pierre, la serviette mouillée qu’elle se proposait d’étendre tout à l’heure oubliée sur les genoux, reste là, en mode pause, incapable de donner du sens ni à la conversation qu’elle vient d’entendre – ils parlent « robot » – ni à ce qu’elle éprouve au juste. Une sensation de froid sur les cuisses l’arrache à sa perplexité. C’est malin ! Je vais avoir l’air fin avec ma robe mouillée ! j’ai encore des clients au comptoir. Puis elle hausse les épaules. Oh, et puis, quoi, le temps que ça sèche, j’aurai juste un peu froid, pour le reste, sur le noir de ma robe, l’auréole ne se verra pas.

Le lendemain, monsieur Peck et Tchap font ensemble leur entrée au Café du Bal, le café de Suzie, que la vieille femme tient toujours, sans aide, ni humaine ni robotique, seule. Encore barbouillée de la veille, elle fait un peu la tête, d’autant que Tchap a l’air de la reconnaître. Qu’est-ce que cela peut bien lui faire que ce robot l’ait repérée, cachée derrière son mur ? Eh bien, cela lui fait quelque chose. De perturbant. Être prise en défaut par une de ces créatures dont l’époque vous bassine la tête, dont on voudrait d’instinct qu’elle compte pour rien, est très vexant.

Déjà lu du même auteur :

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Rencontre avec Barbara Kingsolver

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Mardi 7 février au soir, j’assistais à la Librairie Millepages (Vincennes) à une rencontre
la prestigieuse Barbara Kingsolver qui nous offre avec son dernier roman publié aux éditions Albin Michel, On m’appelle Demon Copperhead, Prix Pulitzer

En partenariat avec le festival America et avec Dominique Chevallier (interprète)

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En nous présentant son nouveau livre, Barbara Kingsolver nous parle de chez elle, les Appalaches, une région pauvre et oubliée de tous. Une belle rencontre, riche en échanges et en émotions.

Présentation :
Né à même le sol d’un mobil-home au fin fond des Appalaches d’une jeune toxicomane et d’un père trop tôt disparu, Demon Copperhead est le digne héritier d’un célèbre personnage de Charles Dickens. De services sociaux défaillants en familles d’accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l’addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l’égard des plus démunis. Pourtant, à chacune des étapes de sa tragique épopée, c’est son instinct de survie qui triomphe. Demon saura-t-il devenir le héros de sa propre existence ?
Comment ne pas être attendri, secoué, bouleversé par la gouaille, lucide et désespérée, de ce David Copperfield des temps modernes ? S’il raconte sans fard une Amérique ravagée par les inégalités, l’ignorance, et les opioïdes – dont les premières victimes sont les enfants –, le roman de Barbara Kingsolver lui redonne toute son humanité. L’auteur de L’Arbre aux haricots et des Yeux dans les arbres signe là un de ses romans les plus forts, couronné par le prestigieux prix Pulitzer et le Women’s prize for fiction.

Auteur : Barbara Kingsolver est une écrivaine américaine. Sous forme d’essais, de nouvelles ou encore de poèmes, ses écrits reflètent son intérêt pour la justice sociale et la biodiversité.
Lorsqu’elle est âgée de sept ans, ses parents l’emmènent au Congo où son père officie en tant que médecin.
Barbara Kingsolver décide de quitter le Kentucky, qui ne lui offrait pas l’avenir qu’elle souhaitait, pour l’Indiana où elle devient diplômée en Biologie. Après avoir poursuivi ses études en écologie et biologie à l’Université d’Arizona, elle y devient écrivain scientifique. Souffrant d’insomnie, elle se met a écrire « L’ arbre aux haricots » et commence ainsi sa carrière de romancière. Dans ses romans, elle traite avec un certain humour des thèmes pourtant sérieux de la défense de la nature, des réfugiés, du sens de l’indépendance ou de la sensualité qui s’affirme à chaque époque de la vie.
Elle partage son temps entre sa ferme des Appalaches et l’Arizona.

Rencontre avec Martin Suter

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Mercredi 24 janvier au soir, j’assistais à la Librairie Millepages (Vincennes) à une rencontre
avec le grand écrivain zurichois Martin Suter venu nous parler de son dernier roman, « Melody ».
Un auteur que je n’ai jamais lu. Une soirée très sympathique et intéressante.

Présentation :
La différence est si mince entre poésie et vérité.
Homme d’influence, M. Stotz, au crépuscule de ses jours, vit retranché dans sa demeure bourgeoise.
Son jeune secrétaire personnel, récemment arrivé à son service, Tom Elmer, l’écoute raconter l’étrange histoire d’amour qui a marqué sa vie à tout jamais. Celle de sa relation, quarante ans plus tôt, avec la mystérieuse Melody.
Peu à peu assailli de doutes, Tom se lance alors dans une enquête à la recherche de la vérité sur le destin de cette femme envoûtante.
Melody est un roman vertigineux qui questionne chacun sur son propre rapport à la réalité et à la fiction. La vérité n’est jamais telle qu’on la raconte.

Auteur : Martin Suter est né à Zurich en 1948. Il est écrivain, journaliste, scénariste et auteur de textes de chansons. Son importante œuvre romanesque est traduite dans de nombreux pays.

Passer à l’ouest – Julien Solé

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Quatrième de couverture :
Est-ce le vaudou breton ?
Le climat qui change Brest en Californie ?
Le parler local et les insultes du cru ?
Les clichés à la dent dure
(et au taux d’alcool élevé) ?
On ne sait ce qui a décidé Julien Solé et sa famille à un jour quitter le 9-3 pour le Finistère. Mais ce transfert hautement diplomatique vers l’Ouest leur a ouvert des perspectives insoupçonnées. Sans parler des phénomènes croisés sur place, et du dragon des monts d’Arrée…

Auteur : Né en 1971, Julien Solé s’oriente jeune vers la bande dessinée. Il réalise des illustrations (aussi sous le nom Julien/CDM), des dessins animés, des fresques, des pochettes de disques, des créations visuelles pour une compagnie de théâtre ou de cirque et travaille aussi sur des planches de BD. Il s’approche de la rédaction du mensuel Fluide Glacial, magazine pour lequel il signera l’un de ses succès : les aventures de « Cosmik Roger ». Dessinateur obsessionnel de requins, il en tire un volume pour « La petite bédéthèque des savoirs » (2016). Au rayon documentaire, il illustre L’argent fou de la Françafrique, Benalla et moi (2020). Il poursuit Sœur Marie-Thérèse avec son créateur Maëster (2019) et réunit ses chroniques illustrées Zéropédia avec Fabcaro pour Sciences&Vie Junior (2018, 2022).

Mon avis : (lu en janvier 2024)
En 2016, Julien Solé, sa compagne et ses enfants ont décidé de quitter la région parisienne (Sevran, dans le 9-3), direction l’ouest et Brest. Évidement, ses amis évoquent ce bout du monde avec les clichés habituels, la pluie… Bien décidé à découvrir sa nouvelle terre d’accueil, l’auteur utilise l’humour, l’autodérision et tous les clichés autour de Brest et des Bretons pour nous raconter son expatriation.
Les premières histoires (une vingtaine de pages) ont été initialement publiées la revue brestoise de BD Casier[s].
Avec sa petite famille, Julien Solé se met en scène pour analyser et décrypter les coutumes des lieux. Il est question d’alcool, du climat avec de la grisaille, de la pluie et du vent, du téléphérique de Brest régulièrement en panne, de légendes bretonnes, des expressions locales, de la langue bretonne…
L’auteur nous montre également les bons côtés et les charmes de la Bretagne.

Le dessin est en noir et blanc, mais, pour moi, la densité des détails nuit à la lisibilité de l’ensemble.
J’ai moyennement aimé cette BD, je l’ai lu assez facilement malgré son côté un peu brouillon. On ne visite pas tant que cela la ville de Brest… J’ai trouvé les histoires assez inégales avec souvent un manque de fluidités et je n’ai pas toujours les références pour comprendre le comique de certaine situation.

Merci Babelio et Locus Solus pour cette découverte et cet encouragement à découvrir par moi-même la ville de Brest !

Extrait : (début de la BD)
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Bilan final Challenge Voisins Voisines 2023

Nous étions 9 participants dont 7 actifs

Nous avons lu ensemble 67 livres  (dont 66 différents)

Le livre le plus lu :

Les liens éternels – Anne B. Ragde (Norvège)
(Aproposdelivres, Cath-alogue livresque)

 Les auteurs les plus lus : (2 livres)

M.C Beaton (Écosse), Josie Hack (Luxembourg), Ragnar Jónasson (Islande), Valerio Varesi (Italie)

Grands lecteurs : 

lesvapeursdelest : 24 livres
Sharon : 23 livres

Aproposdelivres : 11 livres
Manika : 4 livres

Passage à l’Est ! : 3 livres
Cath-alogue livresque et Michel Quedeverbes : 1 livre

Spécialistes…

Italie :  lesvapeursdelest (7 livres)
Espagne : Sharon (5 livres)
Suède : Aproposdelivres et Sharon
(4 livres)

Nombre de pays visité : 24 pays

Allemagne, Belgique, Biélorussie, Bulgarie, Croatie, Espagne, Finlande, Hongrie, Islande, Italie, Luxembourg, Moldavie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République Tchèque,
Royaume-Uni
(Angleterre, Écosse) , Russie, Serbie, Slovaquie, Suède, Suisse, Ukraine

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Pays gagnants :

Suède : 8
Italie  : 7
Angleterre et Espagne  : 5

Grands voyageurs :

lesvapeursdelest : 13 pays
Sharon : 10 pays
Aproposdelivres : 7 pays
Passage à l’est : 3 pays

Bilan chiffré du 31/12/2023

J’ai peut-être oublié de noter une ou plusieurs de vos lectures…
N’hésitez pas à me signaler mes erreurs, elles seront rectifiées ultérieurement !

§§§

Après Kathel (Lettres Exprès) qui a créé le Challenge Voisins Voisines,
et Anne (Des mots et des notes) qui l’a poursuivi jusqu’à fin 2013,
j’ai eu le plaisir de prendre relais en 2014.
Après 10 saisons animées par moi-même, ce Challenge Voisins Voisines s’achève…
Je continuerai à découvrir la littérature européenne et explorer les pays que je n’ai pas encore lus grâce vos propositions durant toutes ces années.

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(Clic sur les logos pour accéder aux récapitulatifs de l’année)

Carte récapitulative des Pays lus de 2023 à 2014

Europe_VoisinsVoisines_2014-2023(Clic sur la carte pour l’agrandir)

Millenium, tome 7 : La Fille dans les serres de l’aigle – Karin Smirnoff

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traduit du suédois par Hege Roel-Rousson

Titre original :Havsörnens skrik, 2022

Quatrième de couverture :
Le Nord de la Suède est devenu le nouvel eldorado vert, attirant des grandes entreprises avides qui ne reculent devant rien pour s’enrichir, tandis que des bandes criminelles agissent dans l’ombre, prêtes à tout pour se tailler la meilleure part du gâteau. Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander se retrouvent malgré eux au milieu d’une bataille sans merci, où les forces du mal sont prêtes à tout pour faire fortune. Et où les hommes n’aiment toujours pas les femmes.
Karin Smirnoff reprend les rênes de la saga Millénium et signe avec “La Fille dans les griffes de l’aigle” un thriller palpitant et d’une actualité brûlante avec, en toile de fond, les conflits mal assumés des pays nordiques à l’heure de la transition écologique.

Auteure : Née à Umeå en 1964, Karin Smirnoff vient, à l’instar de Stieg Larsson, le créateur de la saga« Millénium», des forêts infinies du Nord de la Suède. 

Mon avis : (lu en décembre 2023)
Lorsque j’avais appris que David Lagercrantz arrêtait la série, je n’avais pas imaginé que quelqu’un d’autre prendrait la suite, et pour moi, c’était un dernier adieu à Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander…
Quelle plaisir de retrouver Mikael et Lisbeth pour de nouvelles aventures !
L’intrigue se situe dans le grand Nord de la Suède, à Gasskas où le maire, Henry Salo, rêve d’un grand développement économique pour sa région et tous les moyens sont permis… Il a comme projet l’aménagement du plus grand parc éolien d’Europe et pour cela il lui faut racheter de nombreux terrains que les locaux n’ont aucune envie de céder…
Mikael Blomkvist arrive à Gasskas pour assister au mariage de sa fille avec Henry Salo, qu’il ne connait pas encore mais dont la première impression ne le rassure pas… Mikael est heureux de retrouver sa fille et son petit-fils Lukas mais n’est pas convaincu par ce mariage… Il décide donc d’enquêter sur son futur gendre.
En parallèle,
Lisbeth Salander est également dans le coin. Elle se retrouve responsable de Svala, sa nièce âgée de 13 ans dont elle ne connaissait pas l’existence. La mère de Svala Sandberg a disparu et sa fille est prête à tous les dangers pour la retrouver. Svala est un genre de Lisbeth en miniature… Elle est Sami par sa mère, elle est très intelligente et a une mémoire prodigieuse. Ce nouveau personnage est vraiment très attachant. Évidemment, pour notre plus grand plaisir, Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander se retrouvent à enquêter ensemble…
Ce roman policier est le premier d’une nouvelle trilogie et j’ai vraiment hâte de découvrir les prochains épisodes…

Extrait : (début du livre)
LE NETTOYEUR REGARDE L’HEURE. Quarante et une secondes se sont écoulées entre le moment où il a rempli l’appât de charogne et l’arrivée du premier aigle, une femelle.

Il ne sait jamais précisément d’où ils vont surgir. Ils peuvent nicher dans un arbre tout près. Ou planer à des hauteurs incroyables. Leur acuité visuelle deux cents fois supérieure à celle de l’homme leur permet de détecter une proie à des kilomètres. Caché à cinquante mètres de là, le Nettoyeur observe le festin à travers ses jumelles.
Appât rempli de charogne en six lettres. Festin. Il serait faux de qualifier d’amour paternel la tendresse qu’il ressent pour les oiseaux – il n’y connaît rien. Pourtant, il ne peut s’empêcher de les considérer comme ses enfants. Il pense à eux avant de s’endormir le soir. Et dès son réveil. Qu’il coupe du bois, prépare à manger ou allume le feu : ils occupent son esprit durant toutes les tâches du quotidien. Se sont-ils accouplés ? Les oisillons vont-ils survivre ? Trouvent-ils assez de nourriture ? Parviendront-ils à passer l’hiver ? Oui. Avec son aide et grâce à une saison riche en campagnols, ils passeront l’hiver.
Il passe la main sur ses yeux. Le soleil, plus haut dans le ciel désormais, lui chauffe le dos, peut-être pour la dernière fois de l’automne. Aucune importance. C’est dans un coin du monde oublié des hommes que se trouve sa maison. “Maison” est peut-être exagéré. Une cabane en rondins, abandonnée après la disparition des derniers forestiers, au début des années 1960. Depuis, ces terres ont été classées réserve naturelle.
Le terrain, accidenté, est composé d’un magma de forêt primaire, d’étangs, de tourbières et de rochers. Aucun véritable chemin ne permet d’y accéder. Hormis les pistes animales, les vestiges d’une route forestière disparaissent peu à peu, effacés par la nature qui reprend ses droits. Impossible d’y accéder autrement qu’à pied ou en quad. Encore faut-il trouver.
Le premier sentier est à plus d’une dizaine de kilomètres de la cabane. Lui ne se déplace que dans un faible périmètre. Au début, il utilisait des branches pour marquer les directions afin de ne pas se perdre. Il dispose d’un ruisseau pour pêcher, des chablis comme réserve de bois et de jolies clairières pour observer les oiseaux et le petit gibier.
La cabane est un refuge, modernisé sommairement au moyen d’un groupe électrogène qui lui sert à charger son portable. Il n’est personne. Un homme sans nom, sans passé et sans avenir. Il ne fait qu’exister. Au jour le jour. Se couche tôt. Se réveille à l’aube. Il fait ce qu’il a à faire sans se préoccuper de savoir si c’est bien ou mal.
Des dates sont gravées dans le bois des murs. Des noms. Des messages adressés à l’avenir de la part d’autres hommes solitaires : Olof Persson 1881. Lars Persson 1890. Sven-Erik Eskola 1910. Et ainsi de suite. Mais la solitude est relative. Des mois peuvent s’écouler sans qu’il ne s’adresse à personne d’autre qu’à lui-même, aux oiseaux, aux arbres ou encore aux pierres. Pourtant, il se sent moins seul que jamais. C’est comme si son enfance l’avait rattrapé. Au fil des jours, il se rapproche du garçon qu’il fut autrefois et qui trouvait refuge dans la forêt. Il apprend comment marche le monde en observant, immobile, la parade du coq de bruyère au printemps, en étudiant la façon dont la renarde s’occupe de ses petits à mesure qu’ils grandissent, en regardant s’affairer des fourmis dans leur nid ou en suivant le parcours des scolytes dans les sapins.
Le garçon a un père. Un grand enfoiré avec des bras dont on ne peut s’échapper. Le garçon a une mère. Personne ne compte sur elle. Le garçon a un frère. Cours, dit celui-ci quand le père rentre, et le garçon s’enfonce dans la forêt.

voisinsvoisines2023
Suède

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Les trois premiers tomes par Stieg Larsson :

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